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Santé mentale et bien-être

Dopamine Nation : Équilibre à l’ère de l’excès

Partie II Auto-Ligature

Chapitre 4 : Jeûne Dopaminergique

Delilah, une adolescente typiquement américaine, a été amenée par ses parents chez le thérapeute en raison de sa consommation excessive de cannabis. Elle admet fumer pour gérer son anxiété. Le thérapeute utilise l’acronyme DOPAMINE qui lui sert de framework pour aborder le problème de la consommation compulsive, et l’inciter à pratiquer le jeûne dopaminergique.

Sa conversation avec elle était guidée par ce framework développé au fil des années pour parler aux patients du problème de la surconsommation compulsive. Ce framework s’applique non seulement aux drogues conventionnelles comme l’alcool et la nicotine, mais aussi à toute substance ou comportement à haute teneur en dopamine que nous consommons trop et pendant trop longtemps, ou avec lesquels nous souhaiterions simplement avoir une relation un peu moins tourmentée. Bien que développé initialement pour sa pratique professionnelle, elle l’a également appliqué à elle-même et à ses propres habitudes de consommation excessives.

D pour Données : Le thérapeute commence par recueillir les faits de la consommation quotidienne de Delilah, incluant ses impressionnants détails sur sa consommation de cannabis dans toutes ses formes.

O pour Objectifs : Même un comportement apparemment irrationnel est enraciné dans une certaine logique personnelle. Les gens utilisent des substances et des comportements à haute teneur en dopamine pour toutes sortes de raisons : pour s’amuser, pour s’intégrer, pour soulager l’ennui, pour gérer la peur, la colère, l’anxiété, l’insomnie, la dépression, l’inattention, la douleur, la phobie sociale… la liste est longue. Delilah explique que le cannabis est le seul remède efficace contre son anxiété, sans ça, elle se sent dysfonctionnelle.

P pour Problèmes : Delilah ne voit pas d’inconvénients à son usage de cannabis, à part les conflits avec ses parents. Pourtant, les drogues générant une haute teneur en dopamine mènent toujours à des problèmes. Des problèmes de santé, relationnels, moraux. Tôt ou tard les problèmes font surface. Le fait que Delilah ne voit pas d’inconvénients, à part le conflit croissant entre elle et ses parents, est typique pour les adolescents… et pas seulement pour les adolescents. Anna nous explique cette déconnexion :

  1. La plupart d’entre nous ne parviennent pas à percevoir pleinement les conséquences de notre consommation de drogues tant qu’on les utilise, car les substances et comportements à haute teneur en dopamine obscurcissent notre capacité à évaluer correctement la cause et l’effet. On adore croquer une patisserie sucrée, mais on a dû mal à internaliser son effet sur le long terme.
  2. Les jeunes, même ceux qui consomment beaucoup, sont souvent plus résistants aux conséquences. Cependant, en vieillissant, les conséquences d’une consommation chronique se multiplient, poussant souvent les adultes à chercher un traitement lorsque les inconvénients surpassent les avantages.

A pour Abstinence : Le thérapeute suggère une période d’abstinence d’un mois. Ce qui correspond au temps nécessaire pour aider à réinitialiser le circuit de la récompense du cerveau de Delilah et est nécessaire pour restaurer l’homéostasie. Prescrire des anxiolytiques sans tenter l’abstinence auparavant, ne permet pas de voir si le cannabis est la cause ou la cure de son anxiété.

En termes d’équilibre entre plaisir et douleur, le jeûne de dopamine permet un temps suffisant pour que les “gremlins” sautent de la balance et que celle-ci revienne à une position équilibrée.

M pour pleine conscience (Mindfulness) : La thérapeute prévient Delilah. Il faut s’attendre à ce que son anxiété empire dans un premier temps avant d’espérer se sentir mieux.Il est conseillé à Delilah d’observer ses pensées et émotions sans jugement, particulièrement pendant la période d’abstinence.

I pour perspicacité (Insight) : Après un mois d’abstinence, Delilah revient avec une meilleure santé mentale, ravie de réaliser que le cannabis aggravait en fait son anxiété. Elle se rend compte qu’elle n’a maintenant plus du tout d’anxiété !

N pour prochaines étapes (Next steps): Malgré cette réalisation, Delilah souhaite continuer à consommer du cannabis, elle aspire à le faire de manière plus contrôlée, pour un usage récréatif.
Après un mois d’abstinence, la plupart des patients veulent reprendre l’usage de leur substance, mais de manière moins excessive. Bien que l’abstinence totale soit traditionnellement conseillée, des études récentes suggèrent que certains individus, en particulier ceux avec une addiction moins sévère, peuvent reprendre une consommation modérée et contrôlée.

E pour Expérimentation : Delilah et le thérapeute discutent de stratégies pour maintenir un équilibre sain et éviter une consommation excessive. Ce cas souligne l’importance de l’abstinence temporaire pour évaluer l’impact des substances sur le bien-être mental et la nécessité d’aborder la consommation avec une approche holistique et individualisée.

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