Partie I : La Quête du Plaisir
Chapitre 1 : Nos Machines à Masturbation
Le chapitre commence par la rencontre entre le thérapeute et Jacob, un homme dans la soixantaine, dans la salle d’attente. Habillé dans un style typique de la Silicon Valley, Jacob semble aimable mais ordinaire, ses secrets intérieurs cachés sous une apparence banale. Le décor change pour le bureau du thérapeute, une petite pièce bien organisée décorée de divers objets, dont des diplômes, un dessin de chat et une tapisserie de Chine, reflétant la vie professionnelle et la personnalité du thérapeute.
Alors que la séance commence, le thérapeute réfléchit à son évolution professionnelle, se demandant si son stoïcisme accru et son indifférence possible ont affecté sa capacité à avoir de l’empathie et à se connecter avec les patients. Jacob révèle alors sa lutte contre l’addiction au sexe, ouvrant la voie à une exploration plus profonde de sa vie et de ses défis. Il raconte ses premières expériences de masturbation dans l’enfance, commençant dès l’âge de deux ou trois ans, et partage comment la compréhension de la masturbation comme un “péché mortel” après sa première communion a introduit la culpabilité dans sa vie.
Dans sa jeunesse, en tant que jeune adulte solitaire, Jacob invente une machine à masturber, symbole de sa dépendance croissante à la gratification sexuelle comme mécanisme d’adaptation à la solitude. Avec l’avènement d’internet, l’addiction de Jacob s’intensifie ; la pornographie en ligne et son accès facile exacerbent son addiction, entraînant des répercussions personnelles et professionnelles significatives.
En interne, le thérapeute reconnaît l’universalité de l’addiction et réfléchit à la manière dont les tabous sociétaux autour de tels sujets empêchent souvent une discussion ouverte et la compréhension. Jacob la regarda avec des yeux suppliant. « Je veux arrêter. Je le veux vraiment. Je ne veux pas mourir en tant qu’addict. »
Comme Jacob, nous sommes tous susceptibles de nous laisser séduire par des excès de plaisirs au point de nous mettre en danger.
La majorité des décès dans le monde résultent de comportements modifiables tels que le tabagisme et une mauvaise alimentation, l’hypertension artérielle étant en tête des risques mortels.
En 2013, le nombre de personnes en surpoids a atteint 2,1 milliards, dépassant celui des personnes en sous-poids sauf dans certaines régions d’Afrique et d’Asie. Par ailleurs, les taux d’addiction sont en hausse à l’échelle mondiale, avec des conséquences particulièrement graves aux États-Unis, et varient selon les pays. Entre 1990 et 2017, les décès liés à l’addiction ont augmenté dans tous les groupes d’âge, en particulier chez les moins de cinquante ans.
Les personnes pauvres et moins éduquées, surtout dans les pays riches, sont davantage susceptibles de devenir dépendantes en raison de l’accès facile aux drogues et du manque d’opportunités essentielles. Anne Case et Angus Deaton ont révélé que les Américains blancs d’âge moyen sans diplôme universitaire meurent plus jeunes que leurs ancêtres, principalement à cause des overdoses, des maladies du foie liées à l’alcool et des suicides.
Notre surconsommation menace non seulement notre vie, mais aussi épuise rapidement les ressources naturelles de la planète.